Chansons des filles de mai

I’ve taken advantage of my stay in Paris to unearth in a library a book of poems that for years have been nestling, half-remembered, in my head. These are the

Chansons des filles de mai

, produced by an Italian writer, Alba de Cespedes, who was living in Paris during ’68. They aren’t her personal story, but a kind of emotional documentary of the young women she met during that year’s rebellion, a patchwork of very simple poems constructed from their conversations and self-justifications. This lets her capture both the angry euphoria of the girls who know themselves to be at the centre (or the start?) of a storm — and also the uncertainty of those feeling isolated, uncertain, constrained by motherhood or shyness, by their parents of by their own depressive lack of interest.

My friend Sara dramatised the collection in 2003, in the immediate aftermath of failed anti-war protests, and the slightly more distant aftermath of the Genoa G8 summit. But while the connections between times are real, they are also oddly insignificant. The poems are infused with politics, but they aren’t political poems. Sara writes of them as about ‘the will to live out ideals through your own life’. For me, what is even more touching is the recognition that desire can be worthwhile, even when the dreams are impossible. Or when the dreams are failing: this poem, describing the end of the protests, is the one I keep on remembering:


30 Mai 1968




Ce soir, notre quartier,

sur la rive

gauche,

porte le deuil de ses rêves.

Derrière les fenêtres sans lumières

— orbites noires dans la pâleur des façads —

des yeux vides de regards

fixent les rues désertes.

Encore un soir,

le dernier,

nous serons entre nous:

les fous d’amour et de révolte.

Cette rive sera encore

la nôtre;

à nous seuls, prison, ghetto,

léproserie.

Ils resterons sur la leur.

Ils n’oseront pas traverser

la frontière

de la Seine.

Ils nous reconnaissent le droit

à cete veilée funèbre,

à cette liberté

surveillée — de loin —

par une armée qui veille

elle aussi,

qui épie

notre silence méprisant,

inquiétant.

Quartier Latin, les étudiants

veillent dans la cour

de la Sorbonne.

La place de l’Odéon

serre entre ses bras

ronds

cette belle nuit de printemps.

Les mots des graffiti

qui pavoisent les fac,

circulent comme des feux follets

parmi les tables des cafés-tabac

du boulevard Saint-Germain.

Dans nos rues, coupables

de complicité,

les pavés-munitions arrachés

ont été replacés hâtivement,

sévèrement.

C’est sur les mains de la jeunesse,

sur les pierres de son chemin

qu’ils rouleront demain,

de l’autre rive,

vers le week-end rassurant.

Dans leurs mansardes

autour de la Sorbonne,

dans des chambres de bonne

tapissées de posters

— le regard fier du Che –,

des garçons et des filles, armés

de poésie et de colère,

font l’amour avec un plaisir

désespéré,

mouillé des larmes.

Ces garçons aux cheveux longs,

ces filles aux jupes courtes,

sont les citoyens de nos rues

de la rive

gauche.

L’odeur âpre de leurs corps

d’écoliers,

est l’air même

de notre quartier.

Partout, dans le Sixième,

sont affichés des tracts

en forme de poèmes.

Demain matin,

de bonne heure,

on les recouvrira

avec des publicités

de machines à laver

det de frigidaires.

Les hirondelles du Luxembourg

poussent des cris d’adieu.

Des pranches amassées sur le boulevard

s’exhale un dernier relent

de gaz;

mais rien n’en restera

lorsqu’ils viendront de l’autre rive

se faire photographier,

sur les squelettes des voitures

brûlées.

O nos enfants de mai,

héros de nuits criblées d’étoiles

et de coups.

On oppose le fer et l’acier

aux roses de l’imagination.

Aux carrefours, le long

des boulevards,

les yeux perçants

sur les toits des voitures

de police;

les paniers à salade, les ambulances,

les hommes habillés, casqués,

masqués de noir,

les boucliers noirs;

toute la panoplie

sinistre

de la répression est prête

contre une révolution

qui n’aura pas lieu.

Les câbles du téléphone

traversent le ciel silencieux:

Littré, Odéon, Médicis

ne répondent pas

ce soir.

Derrière nos fenêtres closes,

près des téléphones muets,

des transistors éteints,

nous veillons en silence

nos espoirs matraqués.

Mais les gestes de nos enfants

de mai

restent — ineffaçables —

dans l’air le temps l’espace

de ce quartier,

sur la rive

gauche.



— Alba de Cespedes

Untitled

Oh, Dresden. You never did have a great reputation for open-mindedness, but this story takes the biscuit. An Egyptian woman living in Dresden takes somebody to court for racial abuse. She wins, he appeals, then

stabs her to death in the courtroom

. Police in the court step in, and heroically

shoot her husband

, him being the only person trying to stop the murder in progress. It’s not much surprise that [Egyptians are pretty pissed off](http://mideasti.blogspot.com/2009/07/marwa-al-sherbini-case-and-outrage-of.html)

In somewhat more trivial news from the city, Dresden zoo has [come to its senses](http://www.thelocal.de/society/20090710-20513.html), and accepted that

naming a baboon after Barack Obama

might not be the best way of honouring the President’s recent visit to the city. Thank God for small mercies.

Protected:

This content is password protected. To view it please enter your password below: